lundi 14 juillet 2014

Expiation, Ian McEwan



Quatrième de couverture

Sous la canicule qui frappe l'Angleterre en ce mois d'août 1935, la jeune Briony a trouvé sa vocation : elle sera romancière. Du haut de ses treize ans, elle voit dans le roman un moyen de déchiffrer le monde. Mais lorsqu'elle surprend sa grande sœur Cecilia avec Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve aux désirs des adultes va provoquer une tragédie. Trois vies basculent et divergent, pour se recroiser cinq ans plus tard, dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les prémices du Blitz. Mais est-il encore temps d'expier un crime d'enfance ? Un roman dans la grande tradition romanesque, où Ian McEwan, tout en s'interrogeant sur les pouvoirs et les limites de la fiction, restitue, avec une égale maîtrise, les frémissements d'une conscience et les rapports de classes, la splendeur indifférente de la nature et les tourments d'une Histoire aveugle aux individus.

Mon avis

J'ai beaucoup entendu parlé de cet auteur notamment dans La Grande Librairie sur France 5 où la présentation de ses œuvres m'avait vraiment intéressée. Du coup je suis allée voir mon libraire qui m'a conseillé l'un de ses bouquins, comme l'avait une de mes amies : Expiation. 

J'ai déjà grandement apprécié la quatrième de couverture qui en dit long sur le style d'oeuvre à laquelle nous avons à faire. L'Expiation, c'est celle de Briony, qui doit rétablir la vérité à propos d'un événement passé s'étant déroulé chez elle, en présence de toute sa famille. Oui, elle a dit des choses qu'elle regrette, mais ce n'est pas aussi simple.

Le roman débute par la préparation de mise en scène d'une pièce écrite par la jeune fille, les Tribulations d'Arabella. Briony souhaite de tout le monde qu'il participe, mais ce n'est pas forcément réciproque. Les invités, Lola et ses deux frères jumeaux, préféreraient faire autre chose que de s'atteler à apprendre une pièce complètement ennuyante, et ceci en seulement un jour puisqu'elle veut la présenter lors de la venue de son frère. Un point que j'ai particulièrement aimé, c'est qu'on commence avec cette pièce de théâtre, et on finit également avec. Les deux passages se ressemblent mais sont tout de même particulièrement différent puisqu'ils se déroulent déjà à plus de 60 ans d'écart l'un de l'autre. On ressent la prise de conscience, la maturité et le sens des responsabilités entre les deux moments. Le personnage de Briony est complètement métamorphosée et est vraiment de plus en plus appréciable. Oui je dis ça parce qu'au début elle ressemble surtout à une petite peste qui ne pense qu'à elle-même, il faut le dire. A la fin cependant on voit l'adulte qui est en elle et on aime la personne qu'elle était avant et comprenant celle qu'elle devient après.

A cause d'elle, un homme se retrouve en prison. Ce n'est pas ce qu'elle voulait, mais c'est arrivé, et cela a engendré énormément de conséquences. Sa sœur ne lui adresse plus la parole, ni à elle, ni à personne dans la famille, et cela ne semblait pas la gêner avant de découvrir les horreurs de la guerre via son travail à l'hôpital. 

Oui, nous sommes sur fond de guerre, et cela change tout à l'histoire. Robbie Turner, accusé par cette jeune fille d'acte obsène envers sa cousine et sa sœur, se retrouve sur le front après avoir passé quelques années en prison. On se demande presque lequel de ces deux champs de bataille était le plus dur pour lui, mais ce n'est pas la question : L'absence de l'amour de sa vie est la chose la plus horrible et c'est ces deux événements qui l'ont causé. Bref, pour lui, tout est de la faute de Briony, et ça peut se comprendre. Le traumatisme de la guerre n'arrange en rien les relations entre les différents personnages. La mort est partout, la misère est partout et ça se ressent à tous les points de vue. 

Ils vivent leur vie chacun de son côté, attendant impatiemment des nouvelles des autres -ou non-. Briony quant à elle au milieu de tout ça continue à écrire ses aventures, racontant ce qu'elle a vécu, mais les éditeurs ne sont pas très enjoués. Son histoire personnelle ne semble pas être aussi passionnante que cela… Eh bien elle l'est en réalité ! On découvre le personnage en profondeur même si l'histoire est faible en actions. 

Quand les personnages se retrouvent, les réactions tant attendues s'enchaînent. De la colère, de la tristesse, du remords. Peut-être que Cecilia, la sœur de Briony, et son amant (qui se sont finalement retrouvés) aurait pu lui pardonner son erreur à cause de son jeune âge, mais rien de tout cela ne se produit. On fait face à un profond mépris envers cette petite fille qui a gâché des vies sans s'en rendre compte et le fait qu'elle fasse tout pour se rattraper et pour arranger les choses ne changent rien. 

Ian McEwan nous offre une écriture vraiment très agréable à lire et rend les événements particulièrement intéressants. A la base ce n'est pas du tout le genre d'oeuvre que j'aime. Je me suis laissée tenter par curiosité et je ne suis absolument pas déçue. C'est un travail remarquable qui mérite qu'on s'y attarde et qu'on prenne un plaisir fou à le lire !


LadyMisory

4 commentaires:

  1. Il est dans ma wishlist...j'ai vu le film il y a quelques années et je n'en garde aucun souvenir !!!

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    1. Han je ne savais même pas qu'il y avait un film, ça m'intrigue maintenant! Merci pour l'info!

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  2. J'ai beaucoup aimé ce livre, même si Briony peut s'avérer agaçante parfois! J'ai bien envie de le relire^^

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    1. Oui c'est aussi mon avis, qu'est ce qu'elle m'agace, surtout aux moments des retrouvailles avec sa soeur j'ai l'impression que c'est là qu'elle est la plus énervante!

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