vendredi 30 mai 2014

Daisy, Tome 1, Reiko Momochi



Quatrième de couverture

Depuis le terrible tsunami qui a frappé Fukushima, Fumi n'ose plus sortir de chez elle. Trop inquiète pour sa santé, à cause des éventuelles radiations émises par la centrale. Pourtant, en dernière année de lycée, il faudra bien qu'elle se décide à retourner en cours. Mais est-il seulement possible de recommencer à vivre et de faire comme si de rien n'était, quand même une simple pluie représente la menace d'une contamination radioactive ? Heureusement, elle pourra compter sur Moé, Ayaka et Mayu, ses trois meilleures amies. Ensemble, elles comptent bien profiter de la vie, et surtout sortir toutes diplômées du lycée ! Elles décident alors de créer un groupe de musique, Daisy, pour se redonner du courage. Mais très vite, la réalité les rattrape et... Est-il possible de construire leur avenir sur cette terre polluée qu'est-devenue Fukushima ? En tant que filles, en tant que femmes, en tant que futures mères... Tandis que le reste de la jeunesse japonaise et du monde a le droit de profiter de sa vie dans l’insouciance, tandis que le monde entier a oublié le drame qui s'est abattu sur Fukushima et que ses habitants tombent dans l'oubli, quel avenir s'offre à ces adolescentes, à l'aube de leur vie d'adulte ?

Mon avis

C'est je crois le premier Shôjo que je lis de toute ma vie puisque j'ai toujours été habituée à lire des Shônen et des Seinen. Je pensais que c'était quelque chose d'un peu banale sur des histoires d'amour pour les jeunes filles tout simplement parce que rien qu'à regarder les couvertures de ce genre de manga (qui sont très belles cela-dit) c'est tout ce à quoi on pourrait s'attendre. Eh bien, la mention « premier manga post Fukushima » m'a fait m'intéresser à ce manga qui à mes yeux pouvaient être intéressants et je ne me suis pas trompée. Ce Shôjo est bien plus qu'une simple histoire de lycéennes, il s'agit de toute une analyse psychologique sur les personnes qui ont été témoins et victimes de la catastrophe en mars 2011.

On peut voir des lycéennes vivre leur vie de tous les jours, comme si de rien n'était, sauf qu'elles vivent dans la peur constante des radiations qui ont été provoquées par la centrale nucléaire. On découvre alors que beaucoup de choses ont changé et que, même quelques années après, l'événement est loin d'être oublié. Les victimes ne sont pas traitées comme elles aimeraient l'être. On raconte que tout va bien maintenant, mais au fond, tout le monde sait que ce n'est pas le cas. Les habitants de Fukushima sont constamment rejetés par les autres par crainte de la contamination

Les jeunes filles se soutiennent mutuellement bien qu'elles ne soient pas toutes d'accord sur ce qu'elles pensent de leur vie dans cette ville funeste, et cela entraîne tout un tas d'événements qu'elles devront affrontées, ensemble (ou non…). Au final, toutes doivent faire un choix sur leur avenir, Fukushima ou autre part, pour pouvoir passer le cap et continuer à vivre leur vie.

Malgré les critiques et la crainte des autres, elles se relèvent tout de même de leurs séquelles avec l'espoir qu'on peut voir à travers le personnage de Seiji Sugiuchi, qui montre que malgré tout les avis sont divergents et que tôt ou tard elles pourront être heureuses dans un endroit où l'on ne se méfiera pas des « filles de Fukushima ». Face à l'avenir incertain de ces jeunes femmes, cette pointe d'espoir semble montrer que l'on peut se reconstruire, même après un événement aussi horrible.

J'ai vraiment aimé ce Shôjo qui permet de découvrir des témoignages de la vie à Fukushima après la catastrophe car cela permet de comprendre ce que ces gens ont vécu et les contraintes que cela a engendré. Les conséquences morales semblent être beaucoup plus lourdes que les conséquences physiques directes et ceci est bien transcrit dans cette œuvre dont les dessins et la mise ne scène sont très bien fait. Hâte de lire la suite (qui sort en Juillet 2014 aux éditions Akata).

LadyMisory

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